Hommage à Jean-Luc Ferrer
Participant de la première heure aux réunions de structuration du réseau de formation en biologie structurale intégrative (RéNaFoBiS), œuvrant à la programmation et la mise en place de la première Ecole d’Oléron en 2014 et des éditions suivantes, Jean-Luc a toujours été un encadrant motivé et disponible au sein de cette école à laquelle il a voué dès le début un attachement particulier. Expliquer les récents développements pour la cristallographie des protéines sur les lignes de lumière était facile à celui qui était responsable de la ligne FIP-BM30A à l’ESRF, ligne dont il avait coordonné la conception et la construction dès les balbutiements de l’ESRF, et de la nouvelle ligne FIP2-BM07 pour laquelle il s’est tellement investi tant sur les aspects financiers que techniques ou de ressources humaines. Mais ses compétences pédagogiques ne s’arrêtaient pas là, introduire les grands principes physiques de la cristallographie et du traitement de données, aider à l’installation de logiciels et guider les participants novices dans leurs premiers pas vers linux, faire bénéficier la communauté de ses savoir-faire en ingénierie pour la cryo congélation des cristaux ou le développement de tel ou tel programme, ou encore donner toutes les clés à un participant pour la résolution de sa structure de protéine. Jean-Luc a aussi toujours œuvré pour l’instrumentation développant avec son équipe un passeur d’échantillon (CATS), un goniomètre automatisé G-ROB à l’origine de la naissance de la compagnie NatX-ray en 2009, automatisant la pêche des cristaux ou développant l’enregistrement des données directement en plaques de cristallisation. Il avait à cœur de transmettre aux jeunes chercheurs ces dernières avancées et organisait depuis 2015, en collaboration avec ses collègues du CBS de Montpellier et du campus EPN de Grenoble, et avec le soutien de son équipe, un workshop international appelé MXIS puis ADTB, dédié aux derniers développements de la diffraction en biologie.
Toujours discret, ne se mettant jamais en avant, mais toujours présent dans l’action et la résolution de problèmes, mettant au service de toute une communauté ses compétences d’ingénieur centralien, de chercheur CEA, de responsable de ligne et de local contact d’une ligne synchrotron, de responsable de groupe de recherche à l’Institut de Biologie Structurale à Grenoble, de collaborateur du Salk Institute for Biological Studies à San Diego, USA qu’il affectionnait tout particulièrement, Jean-Luc a été aussi un ami fidèle et attentionné, sur lequel nous pouvions compter, un père admiratif de ses deux enfants et immensément respectueux de leurs choix, un collègue de travail et un chef d’équipe hors pair. Il a été, est, et restera toujours présent pour RéNaFoBiS et pour la communauté de Biologie Structurale française et internationale.
Nous souhaitons ici lui rendre un hommage spécifique, fait des messages et des photos de ceux qui l'ont connu et apprécié. N'hésitez pas à ajouter votre témoignage en complétant les documents en ligne mis à disposition ici. Nous mettrons alors à jour la page du site ReNaFoBiS au fur et à mesure de vos envois .
Une sélection des photos que vous nous avez envoyées:
Les témoignages que vous nous avez envoyés:
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Quelle triste nouvelle! J’ai rencontré Jean-Luc pour la première fois en 2017 durant ma première mission SAXS à ESRF. Il est tellement gentil, calme et passionné de science. Après la mission on a eu l'occasion de discuter avec l'équipe dans un restaurant Libanais à Grenoble. Ensuite, à RéNaFoBiS, année 2018, durant la 5ème école de biologie structurale intégrative, Jean-Luc nous a initié à utiliser Linux et nous a formé sur le phasage, l'affinement et autres notions de cristallographie des rayons X.
Je garderai un souvenir de sa gentillesse et de son professionnalisme,
Mes sincères condoléances à sa famille et à la communauté scientifique,
Repose-toi en paix,
Violla Bassim, PhD student, AFMB, CNRS, Aix Marseille Univ.
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Discret, nonchalant, indolent, les yeux mi-clos,
Quelques fois on te croit presque absent.
Et en un éclair, que ce soit pour
Aider des utilisateurs novices,
Expliquer les bases de la cristallographie,
Décrire les nouveautés sur FIP,
Partager un bon repas (que tu n’auras surtout pas cuisiné toi-même),
Ou débattre de la meilleure origine du cacao,
Te voilà tellement présent, entier, généreux, brillant.
S’il te plait Jean Luc, dis-nous que dans un instant tu seras à nouveau là,
Qu’on essaie de négocier quelques heures de temps de faisceau contre des boîtes de chocolat.
Mais non tu es intègre, incorruptible.
Au revoir Jean Luc, tu nous manques déjà.
Marie-Hélène Le Du, Chercheure, LBSR, CEA Saclay, Gif-sur-Yvette
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Toujours chaleureux et accueillant, Jean-Luc nous avait toujours plein de choses à apprendre. Son partage et plaisir de partage et enthousiasme resteront dans nos coeurs. Je me souviens comme dès les premières écoles d'Oléron il a su passionner tout le monde, étudiants et encadrants. Pédagogue et explorateur, il a su apporter une forte innovation technologique dans la recherche en biologie, et plus particulièrement en biologie structurale, domaine qui continue à s’ouvrir aussi grace a lui - merci Jean-Luc.
Bruno Klaholz, Chercheur, CBI/IGBMC, Strasbourg/Illkirch
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Cette nouvelle si inattendue me rappelle mon étonnement et ma tristesse quand j’ai appris la disparition de Richard Kahn. Ils étaient tous les deux des collègues rencontrés régulièrement sur BM30, puis que je voyais de loin en loin lors des congrès. Et quand on apprend une telle nouvelle, on découvre qu’ils étaient plus que des collègues.
Philippe Dumas, DR émérite, Strasbourg
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J'ai rencontré Jean-Luc deux fois à l'occasion de l'école Renafobis. Il parlait avec beaucoup de passion de ses instruments et savait communiquer son enthousiasme à pousser les limites expérimentales auprès des plus jeunes. Il va beaucoup nous manquer.
Bruno Kieffer, Professeur, IGBMC, Université de Strasbourg
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J’ai rencontré Jean-Luc lorsque que j’étais étudiant en thèse au début des années 2000 et utilisateur de la ligne de lumière FIP puis je l’ai régulièrement côtoyé lors de longs week-ends de collecte sur cette même ligne lors de mon post-doc. Dès mes premières sessions sur FIP, j’ai pu apprécier sa grande disponibilité, son extrême gentillesse et son très grand professionnalisme. Venir sur FIP était la certitude de travailler sur une ligne toujours très bien réglée et si nous avions de bons cristaux, de repartir avec des structures. Tout cela grâce au travail de Jean-Luc et de ses sympathiques collègues de l’époque : Michel Pirocchi, Philippe Carpentier, Pierre Legrand et les regrettés Richard Kahn et Lilian Jacquamet. Même si la ligne n’était pas la plus puissante de l’ESRF, on savait qu’on pouvait toujours compter sur la présence et l’expertise de Jean-Luc et de ses collègues. Cela n’avait pas de prix à l’époque.
Jean-Luc a toujours oeuvré pour maintenir FIP à la pointe de l’innovation : traitement automatique des données, développement d’un robot passeur d’échantillons, mis en place de tests de diffraction directement sur des plaques 96-puits, … Des approches qui sont maintenant disponibles sur la plupart des synchrotrons.
C’est un collègue cher qui nous a quitté et qui aura marqué des générations de bio-cristallographes.
Repose en paix Jean-Luc.
Mes plus sincères condoléances à sa famille.
Marc Graille, Chercheur, Laboratoire de Biologie Structurale de la Cellule, Ecole polytechnique, Palaiseau
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J’ai passé 3 ans dans l’équipe de Jean-Luc, à ses côtés mais aussi de Lilian, Franck. J’avais été très choquée à l’annonce de la disparition de Lilian, je le suis à nouveau aujourd’hui… Des pensées pour sa famille, ses collègues.
Sonia Fieulaine, chercheur, I2BC, Gif-sur-Yvette
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J’ai reçu le mail de l’AFC ce matin et ais eu l’impression de recevoir un coup de poing dans le ventre. Je ne le savais pas malade et l’ais toujours vu solide comme un rock, par sa personnalité, toujours souriant et posé, toujours prêt à aider, toujours prêt à embarquer sur un nouveau projet. Je pense que je connais Jean-Luc depuis toujours ! Avec cette perte me remonte celle de Lilian, puis celle de Richard. Depuis leurs disparitions pour une raison ou pour une autre Ils me reviennent à l’esprit et je pense toujours à eux avec émotion et un sentiment d’injustice. Aujourd’hui, tous ces petits moments m'amèneront à penser également à Jean-Luc, Lilian, Richard... ensembles… avec la même émotion.
Je suis de tout coeur avec ses proches dans ces moments rendu encore plus éprouvant par le confinement et l’impossibilité de partager physiquement la douleur de ce départ.
Chantal Abergel, Chercheuse, IGS, Marseille
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Même si on s’y attend, on n’est jamais prêt au départ d’un ami…On n’y croit tout simplement pas. Depuis hier, des petits trucs de Jean-Luc me reviennent en tête. Son bon coup de fourchette par exemple. Comme il adorait la bouffe tex-mex « fahitas, tacos, chili con carne !!! » Un vrai bonheur de voir son regard lorsque l’assiette fumante et colorée arrivait sur la table. De brefs moments qui permettent d’esquisser un sourire éphémère.
Jean-Luc, notre ami, tu vas bien me/nous manquer….Je n’y crois toujours pas, toujours pas.
Laurence Serre, Chercheuse, GIN, Grenoble
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Quelle sale surprise…
J’ai apprécié Jean-Luc sur la ligne FIP comme tant d’autres utilisateurs.Je pense que c’est avec lui que j’ai utilisé pour la 1ère fois la diffusion anomale, il y a bien des années. Il était patient, passionné, et racontait des anecdotes: je me souviens de 2: le granite utilisé sur sa ligne venait d’Afrique du sud, où il est très peu émetteur d’ondes; au début il n’y avait pas de système pour arrêter le déplacement du détecteur, si on dépassait la distance cristal-film limite le moteur était si puissant qu’on risquait de tout casser.
Il laisse de bons souvenirs.
Condoléances à tous ses proches.
Pierre Briozzo, Versailles, Professeur (AgroParisTech / INRAE)
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Quel coup (...) je ne sais pas par ou commencer … Après des années à l’IBS sous la bienveillance de Richard (comme l’a mentionné Chantal) et avec la complicité de Jean-Luc, c’est grâce à / à cause de / et avec Jean-luc que ma vie a pris un tournant définitif il y a 20 ans …et je ne suis pas le seul … je suis venu squatter dans son appart à San Diego alors qu’il faisait une sabbatique au Salk Institute à La Jolla. Je vous passe les énumérations des expériences humaines, scientifiques, académiques et entrepreneuriales partagées avec lui et la bande de San Diego et de Grenoble. San Diego, j’y suis toujours … merci Jean-Luc … j’ai le coeur très lourd. Bye bye, Jean-Luc, tu as touché tant de gens avec beaucoup de bienveillance.
Stéphane Richard, Life Science Catalyst, San Diego, CA, USA
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L’art de manier les contradictions. Ingénieur jusqu’au bout du bouc, le feu qui t'animait c’était la recherche. Discret, calme et nonchalant, comme l'écrit Marie-Hélène, tu savais être fulgurant pour innover ou croiser le fer. Vaillant et combatif dans l’adversité, mais si discret sur tes blessures et sur cette longue bataille avec la maladie qui a fini par t'emporter. Tu es parti bien trop vite et silencieusement ! Comme nous peut-être, tu avais du mal à y croire, tu ne pouvais t’y résoudre.
Je n’oublierais pas ces années passées ensemble, l'année passée dans votre appartement lors de ton année sabbatique, le voyage en Californie, ton appel pour me faire rentrer du Canada, le travail d’équipe sur la ligne FIP où chacun pouvait trouver sa place et ajoutait sa note colorée, la culture du service aux utilisateurs. Et finalement, la lutte que tu as remportée pour FIP2 où j’espère ton esprit d’innovation se perpétuera. Comme pour Richard, Roger et Lilian, une partie de votre héritage continuera longtemps à nous aider à révéler de nouvelles structures et nous partagerons avec vous les joies de chacune de ces découvertes.
Je pense bien fort à tous tes proches, qui traversent cette épreuve dans un temps si irréel, mais où cette recherche qui te passionnait est si indispensable.
Pierre Legrand, Scientifique (Synchrotron-SOLEIL)
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Cher Jean-Luc,
C´est sur ta ligne, ta chère FIP, que j'avais collecté seul pour la première fois quand j´étais encore un jeune thésard. Pas si seul à vrai dire, Richard Khan lui aussi bien trop tôt disparu, dormait sur le sofa à côté et m'avait tenu compagnie. J'avais déjà entendu ton nom durant les AFC mais c´est à Grenoble durant ton mini-symposium sur la diffraction des neutrons que nous nous sommes rencontrés. Par chance je t´ai revu quelques mois plus tard, et tu m'as poussé vers mon premier proposal pour FIP. Tes conseils, ton soutien et par-dessus tout ta gentillesse m'ont guidé et resterons toujours gravé.
Combien de fois es-tu venu nous prêter mains fortes, nous conseiller sur les meilleures stratégies pour collecter, montrer aux jeunes étudiants à mes côtés comment fonctionnait la ligne, ta bienveillance était sans limite. L'un de mes étudiants avait été surpris de te voir toujours aussi fasciné et excité par un beau cliché de diffraction même après toutes ces années. La preuve que ta curiosité scientifique et la passion pour la recherche n'aura jamais fané chez toi. Il fallait le voir lorsque tu présentais ton travail sur la ligne, d´une nouvelle ligne de code, à des améliorations sur le robot, aucun challenge n´avait l´air de te faire peur.
Tu savais qu'une bonne bière allemande, un stollen, des saucisses et des ritter sports t´attendaient toujours au fond de mon sac en remerciements de toute ta générosité. Je l´imaginais déjà ce retour à Grenoble, avec toi me faisant fièrement visiter ta nouvelle ligne. Nous aurions débuté une première soirée la bière à la main et finit le dernier jour à la ferme à Dédé avec tes histoires incroyables de phasage à la limite du possible, des cristaux pêchés en capillaires et sur l´histoire de la cristallographie que tu as vécu en personne. Hors de la ligne, lorsque ta rigueur professionnelle n'était plus nécessaire tu nous parlais de la vie dans les montagnes et de ta famille. Toutes mes condoléances vont à tes proches en ce moment tragique, en cette année sombre.
C´est le cœur serré et lourd que je te dis au revoir et un grand merci pour tout.
Tristan Wagner, chef de groupe. Max Planck Institute for Marine Microbiology, Brême, Allemagne.
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Cher Jean-Luc,
Quelle tristesse d’écrire ces quelques lignes. Je t’ai rencontré il y a 25 ans lorsque j’ai commencé ma thèse chez Juan. Nous avons passé pas mal d’heures (tard dans la nuit) sur FIP qui démarrait. Partie aux US, je t’ai revu à quelques meetings et il y a quelques années à l’IBS, ou tu m’as donné un peu de ton temps pour parler de science, mais aussi des US et de San Diego. Merci. Rest in Peace.
Elsa Garcin, Adjunct Associate Professor at UMBC; Professor at Aix-Marseille Université/Laboratoire d’Information Génomique et Structurale
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Je pense à ces 25 ans où nos routes se sont toujours croiser sans se perdre.
A tous ces souvenirs.
A tous ces moments à Annecy , Grenoble ou San Diego.
Je pense à tout ton humour, ta rigueur et ta bienveillance, mais aussi à tes tentives récurrentes d’homicide notamment quand j’ai accepté il y a 20 ans de monter dans le petit avion sur lequel tu passais ton brevet de pilote et que tu as posé au sol en mode kangourou à côté de la piste, sans parler de tes initiatives culinaires incontrôlables qui sont toujours voulues cosmopolites.
Je pense à Raphaël et Ariana.
Je pense à l’aventure FIP que tu as su si bien mener. A tous les moments passés à grignoter du chocolat à 4H du mat en jetant un œil aux données, car grâce à toi, FIP c’était chez nous et on y était bien. Je pense à FIP2 et l’énergie que tu as mis pour que ce projet se concrétise ces derniers mois. Jusqu’à la dernière fois que l’on s’est vu en décembre où je te trouvais fatigué mais combatif. Et si loin d’imaginer ce qui arriverait.
Je pense à toi. Simplement.
Et je suis triste et en colère que nos routes ne se croisent plus.
Mon ami.
David Pignol, Directeur de l’Institut Biosciences et Biotechnologies d’Aix-Marseille.
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C'est avec grande tristesse que j'ai appris la disparition de Jean-Luc. Un passionné créatif toujours disponible pour partager son savoir et son enthousiasme, un collègue qui a marqué la bio-cristallographie et qui va nous manquer.
Mes plus sincères condoléances à sa famille.
François Ferron, chercheur, AFMB, Marseille
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J-Luc, compagnon et collègue depuis 1991 lors de la construction des premières lignes synchrotron française à l’ESRF, un chemin commun a été accompli et se termine pour toi. Travailleur et innovateur discret, d’abord sous l’ombre de Michel Roth, tu as su ensuite poursuivre à ta manière l’aventure synchrotron. Ta particularité : se poser les bonnes questions techniquement et savoir proposer de nouvelles solutions et les amener à la réalité comme le refroidissement cryogénique du monochromateur, celui du miroir M1 de D2AM dont l’ESRF et moi-même sommes arrivé à la même solution. Une question me taraude et que je n’ai pas pris le temps de te poser, pourquoi ne l’ as-tu pas gardée ?
Pas bavard, mais assez direct, il fallait vraiment être en tête à tête pour que l’on puisse t’arracher des nouvelles sur ta santé. L’impression que j’en avais, c’est que tu voulais ne pas y penser et que le travail te permettait de t’en échapper. Tu avais un regard assez précis sur toi même, surtout lorsque tu décrivais ton état de santé , très fatigué en début de semaine et grognon à la fin.
Ton souvenir sera forcément associé à celui de Lilian mais aussi à celui de Richard qui t’ont précédés. J’espère que ton équipe saura prolonger l’aventure synchrotron. Je leur apporterai mon soutien indéfectible.
Mes dernières pensées vont vers tes proches qui ont dû affronter, dans des conditions très peu propices, l’accompagnement d’un proche.
J-Louis Hazemann, CNRS, Institut Néel Grenoble
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Après quelques heures...
Tard sur FIP, J.-L.: “Bon il est tard, il faut vraiment que je rentre”
Plus tard encore, toujours sur FIP (du genre le lendemain et soleil levé mais pas dans l’anneau): “Alors, comment s’est passée la nuit ? Pas de problèmes ? Vous avez déjà traité les données ? Fais voir !... La prochaine fois tu devrais…”. Bref résumé de souvenirs de J.-L. et de sessions (surtout de nuit) sur FIP.
F. Vellieux, 1è Faculté de Médecine, Université Charles de Prague, BIOCEV
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Un grand ingénieur, un grand chercheur, un ami s’en va…
Cher Jean-Luc, tu vas rejoindre au Panthéon des grands cristallographes nos amis déjà partis vers des jours meilleurs: Lilian, Roger, Richard, Charles. Avec eux, j’imagine déjà vos discussions sur les meilleures solutions pour construire tel ou tel équipement, des discussions intenses sur les méthodes de phasage...
Mais tu étais bien plus qu’un grand et vrai scientifique. Discret, une forme de timidité probablement aussi, tu ne te livrais pas facilement. Mais, lorsque tu le faisais, on découvrait un homme d’une grande culture, aux connaissances larges, un homme passionné pas uniquement par la Science mais passionné par tout ce qu’il entreprenait. Sous tes airs quelque peu discrets et nonchalants, tu étais d’une ténacité et d’une combativité impressionnantes ! Ce fut, par exemple, le cas avec la construction et la mise au point du robot G-Rob. Outre ta ténacité tu avais également un regard visionnaire dans le domaine expérimental de notre métier et tu as été pionnier dans la robotisation des lignes synchrotron.
Mais tenace, tu l’étais aussi en tant que businessman lorsque tu mettais ta casquette NatX-ray. Car, passionné par tout ce que tu touchais.
Tu vas nous manquer sur les lignes.
Mais aussi, et je pense que c’est une caractéristique de tous les membres de la ligne FIP, tu étais d’une serviabilité, d’une douceur et d’un calme olympien.
Sur la dizaine d’année où j’ai été BAG coordinator et où l’ESRF a souvent été ma résidence de weekends, jamais, jamais je ne t’ai vu t’énerver, avoir un mot plus haut que l’autre. En tant qu’utilisateur je ne t’ai jamais vu non plus te fâcher ou te laisser prendre par la panic. Au plus, tu prenais ton air soucieux, mais pas pris par un souci mais plus par la réflexion pour résoudre le problème. Je me souviens en particulier d’une nuit au cours de laquelle un miroir s’était bloqué et de t’entendre dire à Michel Pirocchi: “Michel, je sais que ça fait trois jours et trois nuits que tu n’as pas dormi mais il faut absolument que nous débloquions le miroir; c’est pour nos utilisateurs”. Et oui, l’esprit de Jean-Luc et l’esprit FIP est bien celui-ci ! Et de voir les deux, dans un calme olympien et une grande sérénité procéder avec calme, rigueur et méthode pour que nous, utilisateurs, puissions collecter nos données MAD. Et la structure de la N-acetyltransferase AAC(6')-Ib11 a été résolue.
Tu vas manquer à toute notre communauté.
Je pense qu’il ne peut y avoir de coïncidence que ton équipe soit autant à ton image. C’est très probablement ton humanité, ton intelligence humaine, ton respect d’autrui qui ont conduit à une équipe emprunte d’une telle humanité.
Tu vas manquer à cette planète.
Mes pensées et hommages vont donc vers toi, Jean-Luc, mais aussi à toutes celles et tous ceux qui ont eu cette chance de travailler avec toi. Avec, car on ne travaillait pas à tes côtés mais avec toi.
J’y ajoute mes condoléances à toute ta famille, Jean-Luc.
Au revoir l’ami !
Philippe Bénas, IR, UPR9002-CNRS, IBMC, Strasbourg
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Pour Jean Luc
Toutes mes pensées vont d’abord à sa famille et à ses proches.
Avec Jean Luc, c’est toute notre vie scientifique et personnelle qui revient en souvenirs désordonnés et inoubliables.
Chercheur et artisan simple, réservé et talentueux de la biologie structurale nationale Jean-Luc faisait partie de ce petit groupe d’hommes et de femmes entièrement dédié à son développement au meilleur niveau international. Mes souvenirs unissent ici dans une même pensée Jean-Luc, Richard, Roger, des collègues, des amis.
Passionné par la biologie la plus fondamentale et intégrative, il a su aussi concevoir et mettre en place des outils (je ne peux pas ne pas penser ici aux FIP(s) pour ceux qui se souviennent et du MAD) dont rêvions tous cristallographes.
Que de souvenirs incroyables autour de ces lignes de lumière et des heures passées de nuit comme de jour associant l’anxiété devant l’inconnu des projets et le bonheur des résultats et des données acquises.
La magie des nuits sur les lignes de lumière synchrotron ne se décrit pas, elle se vit. Et Jean-Luc nous a permis de vivre ces moments d’exceptions. Autour de ce mystère que sont les heures passées autour des équipements (et des repas aussi) se sont tissés ces liens très forts, humains que Jean Luc animait.
Il a travaillé au développement de la biologie structurale nationale pour la porter au meilleur niveau mondial.
Avec Jean-Luc c’est un chapitre de cette génération pionnière de la biologie structurale nationale qui a été écrit.
Au revoir Jean-Luc.
Jean-Claude Thierry, Cristallographe Strasbourgeois
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Dear Jean-Luc,
It is indeed sad to see you go… I remember your warmth and kindness, and your never-ending source of ideas for beamlines, instrumentation and crystallography. To many of us beamline scientists you will always be the one beamline guru who dared to do something different and original – like putting a robot on a beamline or collecting single crystal diffraction data from a crystallization plate. There are many nay-sayers in the world, but you didn’t listen to them, instead you lead on and traced new paths that many of us now follow.
Shine on, I will remember you.
Bill, PROXIMA 2A, Synchrotron SOLEIL
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I will miss the discussions around a beer in some corner of a big meeting about the best way of organizing research in France
I will miss the enthusiasm of providing the best data collection system possible to French crystallographers
I will miss the freedom of thinking out of the box
I will miss you, Jean-Luc. Rest In Peace
Alberto Podjarny, Strasbourg
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Jean-Luc, je t’ai connu en 1991 quand toi et Michel Roth m’avez recrutée pour le montage de la ligne de lumière D2AM, l’une des premières lignes CRG à l’ESRF, où tout était à défricher. Vous m’avez fait confiance pour gérer le chantier et par la suite les utilisateurs de D2AM, puis FIP et tu m’avais même proposé de remettre ça pour FIP2, merci de ta confiance. Outre ces projets professionnels dynamiques et couronnés de succès grâce à tes formidables connaissances, nous avons partagé le même bureau pendant quelques années, et même parfois des week-ends dans nos Savoies respectives, mais également la grande aventure de devenir parents.
Quelques années plus tard, après des détours pour l’Afrique pour moi et San Diego pour toi, nous avons continué à échanger, généralement au sujet de nos enfants respectifs. Tu étais un père fier et comblé. Toujours discret, tu ne parlais jamais de toi, et c’est par des collègues que j’avais appris que tu étais malade, mais tu n’en montrais rien et nous avions fini par t’imaginer indestructible.
Quelle tristesse que tu ne sois pas parmi les membres de ton équipe pour assister bientôt au démarrage de l’ESRF-EBS et de ton dernier bébé, BM07-FIP2. Il te restait tant de choses à faire dans tous les domaines ! Tu aurais adoré voir ta fille prendre son envol à son tour, et aussi, j’en suis sûre, devenir un jour un grand-père gâteau ! Puissent ces messages apporter un peu de réconfort à tes proches, en leur montrant que nous avons apprécié toutes les facettes d’un homme brillant, mais aussi simple, gentil, gourmand, facétieux et que nous ne t’oublierons pas.
Odile Cavoret
Chargée de communication de l’IBS, ex technicienne des lignes D2AM et FIP
Institut de Biologie Structurale - Grenoble
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Jean-Luc, je t’ai connu à Oléron lors des cours Rénafobis. On n’a pas mal discuté sur l’instrumentation et l’automatisation des lignes avec leurs avantages et leurs inconvénients… Mais ce que j’ai retenu le plus de toi c’est notre discussion à propos des outils linux et de tous ces petits scripts qui font que l’informatique et surtout la programmation est magique.
Je ne te savais pas malade, ce fut un choc.Tu vas nous manquer.
Aurélien Thureau, Scientifique, Synchrotron Soleil
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